Tbilissi promet.

Quand vous visitez une ville que vous ne connaissez pas et que vous arrivez un peu avant l'aube, vous visitez deux villes pour le prix d'une: celle qui se laisse entrevoir la nuit, et celle que vous trouvez le matin celle qui est vivante toujours, selon mon jugement, très différentes.

Le taxi nous a pris à l'aéroport. Le chauffeur, énorme et impoli, ne s'est pas précipité du tout sur la quantité de bagages que nous avions apportés. Son anglais était bizarre, mais la communication se déroulait normalement. Son "no problem", qui prononçait enroulant beaucoup le "r", ressemblait à celui d'un film de gangsters russes. Son sourire, sa gentillesse et son aplomb ont fait du voyage à l'hôtel une expérience agréable, malgré la façon folle de conduire que les Géorgiens ont. Les freins, les dérapages et les accélérations nous ont submergés dans une ville qui, pendant des siècles, a été gouvernée par des Mongols, des Arabes, des Turcs et des Russes. Peu à peu, une ville que nous ne connaissions pas est apparue sous nos yeux. L'imposante forteresse illuminée de Narikala dominait la ville, et au fond on pouvait voir tous les bâtiments avec ses balcons de l'ancienne Tbilissi.

Soudain, nous avons vu l'énorme cathédrale de la Trinité avec son imposant toit doré, au moment où nous traversions le pont de Baratashvili le tout nouveau Pont de la Paix est apparu devant nos yeux. Cette combinaison nous a captivés: un pont moderne dans une zone ultra rénovée avec une citadelle du 17ème siècle, des églises orthodoxes couronnant les collines, et la tranquillité de la nuit couvrant tout cela.

C'est à ce moment précis, sur le pont de Baratashvili, que nous nous sommes rendus devant une ville qui a le charme incroyable de être un ancien carrefour entre l'Europe et l'Asie. Le lendemain matin la ville était là, propre et pleine de musique, avec les mêmes contradictions, avec le nouveau et l'ancien débordant de leur magnificence, avec les rues pavées et les maisons accrochées aux falaises. Les portes en bois ornées et les façades émiettées des bâtiments rejoignent l'affabilité des habitants, qui se laissent apprivoiser en vous traitant comme s'ils vous connaissaient déjà, avec un caractère despotique mais très bien porté donnant un naturel à l'exigence qui s'impose, mais en même temps ensorcelle.

L'orage et la foudre ont fait que ma marche s'est terminée plus vite que prévu. Je me suis réfugiée dans un vieux café, près de l'ancienne tour de l'horloge. L'odeur de l'encens et des bougies venant de l'église voisine d'Anchiskhati n'a pas tardé à me faire sortir de mon enfermement.

Tbilissi a quelque chose de très particulier qui ne laisse pas indifférent.

Tbilissi promet.

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