Aujourd'hui, je quitte Bruxelles et je m'emporte toute ma vie.

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Musique: Cesarea Evora - Sodade
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Cesarea Evora est celle qui met l'âme à une de mes chansons préférées : Saudade. Le terme "Saudade" est un mot créole de son Cap-Vert natal, provenant de "saudade", un mot réputé pour être l'un des mots portugais les plus difficiles à traduire.

Le terme exprime une tristesse nostalgique lorsqu'une personne se sent privée de son passé. Le fait de ne pas connaître la parole ne signifie pas que nous ne sommes pas privés de la subir, et le meilleur est que nous ne savons pas très bien ce qui peut la provoquer.

Aujourd'hui un viex souvenir me viens en tête: ma copine Mari Ángeles plongée au milieu de l'Ouest américain a souffert l'absence du son des cloches de sa ville natale, et je me demande si le destin me portera la même chance.

J'ai fait mes valises et j'ai pris ma décision. Aujourd'hui, je traverse cette porte et il n'y a pas de retour en arrière. Mon esprit va de l'avant, il se réjouit déjà d'arriver à Tbilissi, la capitale de la Georgie, ma première destination, il a hâte de parcourir ses rues sans direction fixe , des rues vides que je ne connaît toujours pas, qui je dois m' approprier et je me demande quel est le sens avec lequel que je vais les remplir. Des rues qui sont comme le gland d'Aristote qui est un chêne seulement en puissance ou potentiellement.

Aujourd'hui, je quitte Bruxelles et je emporte toute ma vie. Ce n'est pas la première fois. Je suppose que je suis une personne qui n'est pas faite pour rester au même endroit pour toujours. Je l'ai déjà fait plusieurs fois. Mais peu importe combien je pars, on ne s'y habitue pas, je sais pertinemment que ça fait toujours mal de revenir et de se rappeler ce qu'on a été et ce qu'on a eu.

En tout cas, s'il y a une chose dont je suis contente, c'est que je sais que Bruxelles ne me quitte pas. Tout ce que j'ai vécu dans cette ville reste ici, et elle me suivra comme une ombre, jusqu'à ce que nous nous revoyions. Elle m'attendra toujours dans le brouillard en noir et blanc avec les autres villes, avec leurs bonnes et leurs mauvaises choses. Les mauvais la mémoire les effacera en laissant de la place et en me rendant plus léger, et ceux qui resteront seront les plus importants, et ils ne pèseront plus parce que j'aurai appris d'eux.

Partir est le mot-clé.

Partir, c'est le début, le plus dur, c'est le reste.