Les bâtiments modernistes soviétiques .

Le chauffeur du taxi n'arrêtait pas de me parler en russe, en croyant que je le comprendrais mieux. Une fois qu'il avait gagné les cinq laris, qui coûte la course presque partout à Tbilissi, il à essayé de me vendre un autre trajet à n'importe quelle autre ville géorgienne. Après avoir entendu parler d'une série d'endroits où il pensait que je voulais aller, nous sommes arrivés à l'ancien Ministère de la Construction Routière.

Cet impressionnant bâtiment, situé sur la rue Gagarin, abrite actuellement le siège d'une importante banque géorgienne. L'entrée n'est pas autorisée, vous ne pouvez pas donc le voir que de l'extérieur. Le chauffeur de taxi ne comprenait pas très bien le fait que je n'arrêtais pas de photographier le bâtiment. Il me regardait surpris de me voir illusionnée en contemplant ses 18 étages perdus entre la végétation.

Il etait perplexe quand, je lui ai dit que c'était un bâtiment très intéressant d'un point de vue architectural. J'ai essayé de me justifier en ajoutant que ce bâtiment était apparu, en son temps, dans le New York Times. Je lui expliqué comment l'architecte s'en était inspiré des forêts du Caucase et de ses arbres qui élèvent leurs branches vers le ciel et laissent de la place à la nature dans la partie basse de la forêt. Sans aucun doute, son nouveau bâtiment était un grand pari pour la symbiose entre la nature et l'homme.

Le chauffeur de taxi ne m'a pas prêté attention, mais il a vite compris que je m'intéressais à tous ces bâtiments de l'époque soviétique qui ne figurent dans aucun guide. Dans les années 50 il y a eu une résolution concernant les depenses en construction et le gouvernement a stipulé que les bâtiments publics ne devaient pas être décorés à profusion.

A l'époque moderniste soviétique il n'y avait pas de place pour les balcons en bois courbés, les ornements floraux et les extérieurs richement décorés ont doné suite a des formes strictes et simples. Les seules décorations autorisées étaient des mosaïques et des bas-reliefs, principalement inspirés de motifs spatiaux, désignant l'Union soviétique comme le gouvernement suprême qui avait envoyé Yuri Gagarine dans l'espace.

Le chauffeur de taxi, le regard tourné vers moi, me supplia de ne pas fouiller dans la vieille blessure, il me répéta que le Peace Bridge et Rike Park etait très bien, que son gouvernement avait dépensé beaucoup d'argent pour que maintenant je m'intéresse aux vieux bâtiments soviétiques, dont la plupart sont destinés à être dynamités, mais que pour cinq laris me conduisait au Palais des Célébrations des Rites, un superbe batiment peu connue par le turistes.

J'ai, sans hésitation, accepté l'offre.